Jean-Pierre Dick - foto de Fernando Costa
« Retranche tous ces engagements que tu voyais s’imposer à toi et qui sont autant de bagages qui t’entraînent au fond de la MER. »
Diogène Le Cynique
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Mais je crois que Jean-Pierre Dick a quelque chose d'encore plus important à nous enseigner aujourd'hui.
Prenons note du titre de sa leçon:
"Le voilier idéal doit être spartiate."
La plupart des marins brésiliens, d'après ce que j'ai pu observer, pensent le contraire. En ce qui me concerne, je suis en plein accord avec maître Jean-Pierre Dick.
Pour moi, le voilier idéal doit être léger, robuste et facile à manœuvrer. Il doit posséder un mât indestructible, mais léger. Il doit compter sur d'excellentes voiles toujours neuves. Son gouvernail et sa quille doivent être super-résistants et pour finir en guise de réconfort, il doit avoir seulement un
lit plus un "un appareil électronique quelconque destiné à restituer un enregistrement sonore" jouant la musique classique. Rien de plus. Rien de plus. Pourquoi rien de plus? Puisque le reste est superflu. Si vous bourrez votre voilier de meubles et d'autres gadgets encombrants, il sera lent, vous deviendrez obèse et vous allez perdre l'envie de profiter des plus grands plaisirs qu'un voyage en mer, à bord d'un voilier, puisse vous offrir. Quoi?
- Dormir quand vous vous êtes fatigué.
- Manger quand vous avez faim.
- Pêcher lorsque vous voulez varier le menu.
- Contempler les paysages maritimes nocturnes ou diurnes, toujours nouveaux, tandis que pour ceux qui ne savent pas voir, pensent ils sont toujours similaires et parfois égaux.
- Lire
- Écrire.
- Écouter de la musique.
Mais surtout "naviguer pour le plaisir de naviguer", réfléchir et méditer.
- Comment ! ! ! ? ?
(Apporter un écran de télévision à bord d'un voilier et
continuer à regarder les feuilletons ou les films d'Hollywood est pour moi, le comble de l'absurdité!.)
Le voilier de Jean-Pierre Dick en est ainsi minimaliste ou si vous préférez spartiate. Il n'en a retenu que les caractéristiques essentielles. Je crois qu'il n'a même pas de chauffage à bord, alors qu'il vient de franchir les mers les plus froides et orageuses da la planète. N'est-ce pas? Moi, qui passe l'hiver aux Sables d'Olonne à bord de mon voilier français "Dolice you", j'avoue que j'ai au moins un appareil de chauffage. Peut-être est-ce précisément à cause de l'absence d'un chauffage que Jean-Pierre Dick 'est tellement épuisé. Mais nous ne pouvons pas oublier qu'il a grimpé huit fois les dix étages du haut mât de son bolide ailé et… non, non, à la réflexion, je retire ce que j'étais sur le point
d'écrire.
Bons vents et à demain.
Et en parlant de bons vents, le Windguru annonce des vents à 39 noeuds avec des rafales à 49 noeuds demain à 13 h, ici aux Sables d'Olonne. Pour le moment on essuie déjà des rafales à 42 nœuds.
Allons-nous, monn charmant " Dolice You " et moi, survivre à ce nouvel ouragan? Je ne sais pas.
Fernando Costa, qui couvre chaque jour pour vous le Vendée Globe, en direct des Sables d'Olonne, sur la côte ouest de la France.
Extrait du post ci-dessous traduit et peaufiné par la journaliste
et romancière suisse Barbara Fournier
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