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Por do sol - 2013 - foto de Fernando Costa
« Il fait cette sorte de temps rare que les matelots appellent le calme blanc ; c’est-à-dire que rien ne bougeait dans l’air, comme si toutes les brises étaient épuisées, finies.
Le ciel s’était couvert d’un grand voile blanchâtre, qui s’assombrissait par le bas, vers l’horizon, passait au gris plombé, aux nuances ternes de l’étain. Et là-dessous, les eaux inertes jetaient un éclat pâle, qui fatiguait les yeux et qui donnait
froid.
Cette fois-là, c’étaient des moires, rien que des moires changeantes qui jouaient sur la mer ; des cernes très légers, comme on en ferait en soufflant contre un miroir. Toute l’étendue luisante semblait couverte d’un réseau de dessins vagues qui s’enlaçaient et se déformaient ; très vite effacés, très fugitifs.
Éternel soir ou éternel matin, il était impossible de dire : un soleil qui n’indiquait plus aucune heure, restait là toujours, pour présider à ce resplendissement de choses mortes, il n’était lui-même qu’un autre cerne presque sans contours, agrandi jusqu’à l’immense par un halo trouble.
(…) Le soleil, déjà très bas, s’abaissait encore ; donc c’était le soir décidemment. À mesure qu’il descendait dans les zones couleur de plomb qui avoisinaient la mer, il devenait jaune, et son cercle se dessinait plus net, plus réel. On pouvait le fixer avec les yeux comme on le fait pour la lune.
Il éclairait pourtant ; mais on eût dit qu’il n’était pas du tout loin dans l’espace ; il semblait qu’en allant, avec un navire, seulement jusqu’au bout de l’horizon, on eût rencontré là ce gros ballon triste, flottant dans l’air à quelques mètres au-dessus des eaux. »
Extrait par DBo. du livre de :
Pierre Loti - Pêcheur d’Islande - Édition Le livre de poche
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