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Pedaço de Mar - 2013 - foto de Fernando Costa
« Poussés par un vent favorable, nous nous éloignâmes rapidement des champs de glaces ; vers midi, on ne voyait plus que quelques icebergs isolés qui dérivaient sur l’océan. Le soleil brillait ; la mer était d’un bleu profond, frangé de l’écume blanche des vagues qui se dressaient haut, rebroussées par un fort vent de suroît ; notre navire solitaire fendait allègrement ces
eaux libres, comme s’il se réjouissait d’échapper à leur étreinte. Les rares icebergs qui flottaient ci et là étaient de tailles et de formes variées ; réfléchissant les brillants rayons du soleil, ils dérivaient lentement vers le nord, chassés par la tempête. Ce spectacle contrastait avec tout ce que nous avions vu récemment, c’était une vision non seulement de beauté, mais aussi de vie, avec un peu d’imagination, on aurait pu rêver que ces îles de glace étaient des masses animées qui s’étaient libérées des régions du gel, et que, seules ou en escadres, poussées par les vents et les courants, elles étaient maintenant en train de voyager vers des climats plus doux. Nul crayon n’a jamais réussi à rendre la véritable impression que donne un iceberg. En peinture, ils sont toujours présentés comme d’énormes masses grossières, plantées sur l’océan ; en fait, l’essentiel de leur beauté et de leur grandeur échappe au pinceau – leurs mouvements lents et majestueux, la neige qui tourbillonne sur leurs sommets et les redoutables gémissements et craquements qui grondent dans leurs flancs. Et puis, à côté des grands icebergs, il y a encore les lointaines petites îles de glace qui naviguent sur la surface unie des eaux dans la lumière d’une journée claire, comme de féériques montagnes de saphir.
Après avoir d’abord mis le cap au nord-est, nous incurvâmes progressivement notre route vers l’est, sur une distance de quelque deux cent milles, ce qui nous amena aussi près de la côte de la Terre de Feu que la prudence nous permettait, comme on ne voyait plus aucun iceberg, pour la troisième fois, nous reprîmes la direction du sud pour tenter de doubler le cap Horn. Il continuait à faire un temps clair et froid, le vent soufflait de l’ouest en tempête, et nous nous rapprochions rapidement de la latitude du cap, avec l’espoir d’en faire bientôt le tour. »
Extrait par DBo. du livre de :
Richard Henry Dana - Deux années sur le gaillard d’avant - Éditions Payot & Rivages
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