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Mar desconhecida - 2013 - Atlântico Sul - foto de Fernando Costa
« … Nous continuâmes notre chemin durant sept jours, au terme desquels le temps, à l’occasion de la nouvelle lune, passa soudain au Sud. Nous menaçant de pluies et de manifestations hivernales, il devint si gros, que force nous fut pour finir d’adopter un cap Nord-Nord Est, à travers une mer inconnue et jamais naviguée par aucune nation, sans savoir où nous allions, livrés entièrement à l’arbitraire de la
fortune et du temps, au milieu d’une tempête si sauvage et excessive, que jamais homme n’en imagina de semblable, et qui nous accabla durant cinq jours. Et comme de tout ce temps, à aucun moment nous ne vîmes le soleil pour que le pilote connût la hauteur de sa route, sur sa seule et faible estimation, sans compter degrés ni minutes, il mit le cap grossièrement vers les parages des îles Papuàs, Selebres et Mindanous, qui étaient distantes de six cents lieues.
Au second jour de cette tempête, en fin d’après-midi, la mer démontée se couvrit de vagues si hautes, que l’élan de la nef ne parvenait plus à les briser. Ainsi décida-t-on, suivant l’avis des officiers, que les œuvres les plus hautes de la poupe ainsi que les châteaux avant seraient rasés jusqu’à l’étage du pont, afin que la nef soulagée pût obéir aux injonctions du gouvernail. Une fois cela fait, avec toute la diligence possible, car tous sans exception s’employèrent à ce travail, on tâcha de s’assurer de la chaloupe, qui fut amarrée au bord avec beaucoup de difficultés, et on la pourvut sans tarder d’un ajuste de deux amarres de caire neuves. Or, parce qu’au moment où s’acheva cette tâche l’obscurité de la nuit était déjà fort grande, il ne fut pas possible aux gens qui s’y trouvaient de regagner la nef. Ainsi quinze hommes furent-ils contraints d’y demeurer cette nuit-là, dont cinq Portugais et pour le reste, des esclaves et des marins.
Dans tous ces travaux et dans ces infortunes, ce bienheureux père nous accompagna sans cesse de nuit comme de jour, travaillant d’une part de sa personne comme les autres, animant d’autre part et consolant chacun. De manière qu’après Dieu, lui seul était le capitaine qui nous encourageait et nous donnait haleine pour ne point faiblir dans l’épreuve et nous livrer entièrement à la merci de la fortune, comme certains plusieurs fois auraient voulu le faire, n’eût été sa présence.»
Extrait par DBo. du livre de :
Fernão Mendes Pinto - Pérégrination - Éditions De la Différence (collection Outre-Mers)
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