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Mer Noire - 2013 - foto de Fernando Costa
« La mer est très grosse. Elle est toute noire dans la nuit opaque, roulant vers le nord ses lourdes vagues phosphorescentes qui semblent fuir, poussées par le vent rageur, comme des monstres aux crinières livides. Je n’ai, par ce temps, qu’une allure possible : celle du vent arrière. Le navire alors laisse passer sous lui la houle énorme qui le pousse ; par instant, il semble reculer sur le flanc fuyant de la montagne d’eau, jusqu’au fond d’un ravin mouvant où le vent entre à peine. Puis la crête écumeuse du versant opposé blanchit derrière lui, tout en haut, comme prête à crouler. Le navire s’élève, la proue pointée vers le fond, prêt à piquer droit dans l’abîme et il
s’élance poussé par la masse d’eau. Mais le dôme de la vague qui le poursuivait l’enlève, et l’écume menaçante de son sommet s’étale autour de lui en bouillonnant.
A ce moment, pendant une seconde, toute la chevauchée de la mer est à mes pieds ; puis la proue se relève à nouveau et on retombe en arrière entre d’autres murailles d’eau noire veinée de blanc.
Dans ces conditions le navire ne fatigue pas, et la mer semble débonnaire pour cette petite chose fragile qu’elle tolère. Mais il ne s’agit pas actuellement de garder cette route.
(…) Je me résigne donc à prendre la mer par le travers, en serrant un peu le vent, l’écoute bien bordée pour avoir moins de roulis. La mer, alors, n’est plus ce troupeau pesant et paresseux que stimulait le vent ; elle semble brusquement déchaînée contre ce malheureux navire qui tangue et roule bord sur bord sous l’assaut de ses vagues courtes. »
Extrait par DBo. du livre de :
Henri de Monfreid - Les secrets de la mer Rouge - Éditions Grasset Leia uma introdução a esta série de posts clicando aqui.
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