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« Depuis la tempête qui nous accueillit au débouquement du détroit de Le Maire, nous eûmes une suite continuelle de temps orageux, qui surprit les plus expérimentés marins, et qui leur fit avouer, que tout ce qu’ils avaient appelé tempêtes jusqu’alors, n’était rien en comparaison de celles-ci. Elles élevaient des vagues si hautes et si courtes qu’on ne voit rien de semblable dans aucune
mer connue ; et ce n’était pas sans raison que nous frémissions continuellement à leur vue ; car une seule qui se serait justement brisée sur notre vaisseau, nous aurait coulé à fond. Outre cela, ces vagues causaient un roulis si violent, qu’on était dans un danger continuel d’être brisé contre le tillac, ou contre les côtés du vaisseau, quelque soin qu’on prît de se bien cramponner. Nous eûmes quelques gens de tués par ces accidents, et d’autres fort blessés ; un de nos meilleurs matelots fut jeté hors de bord et se noya ; un autre se disloqua le cou ; un troisième fut jeté par l’écoutille entre les ponts, et se cassa la cuisse ; un de nos contremaîtres se cassa la clavicule en deux endroits ; sans parler de bien d’autres accidents du même genre.
Ce qui contribuait à rendre ces tempêtes plus dangereuses, c’était leur inégalité et les intervalles trompeurs qui les séparaient ; après avoir été réduits pendant plusieurs jours de suite à ne porter que la misaine bourcée, et de temps en temps à nous abandonner aux flots à mâts et à cordes, si nous osions quelquefois risquer de nous servir de nos basses voiles à double ris, ou que dans des intervalles plus favorables, nous eussions la hardiesse de faire usage de nos voiles hautes ; soudain, et sans que rien nous servît de présage, la tempête revenait fondre sur nous, plus forte qu’auparavant, et nous mettait nos voiles en pièces.
Ce n’est pas tout encore, ces vents furieux étaient accompagnés de pluies froides et de neige, qui nous couvraient nos agrées de glace et gelaient nos voiles, ce qui rendait les uns et les autres si cassants, qu’ils ne pouvaient résister au moindre effort ; outre que la manœuvre en devenait plus rude et plus difficile, nos gens en avaient les membres engourdis ; à quelques-uns même les pieds et les mains tombèrent en mortification. »
Extrait par DBo. du livre de :
Richard Walter - Voyage autour du monde du commodore George Anson (1740-1744) - Éditions La Découvrance
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