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Golfo de Gasconha - 2013 - foto de Fernando Costa
« J’écoute les bruits de l’eau, je lis, je bricole de petites choses, je dors beaucoup. Mais tout le temps j’écoute les bruits de l’eau, quand je bricole, quand je dors, quand je ne fais rien.
Le baromètre baisse, mais c’est sans importance car tout est bien ici, toutes les choses ont retrouvé leur place naturelle.
Il y a une semaine, Joshua recoupait la longitude qu’il avait passée le 29 septembre (1968). Il était en route pour
Bonne-Espérance et il voulait faire le tour du monde. Maintenant, il a fait le tour du monde et il est toujours en route pour Bonne-Espérance.
Il a fait le tour du monde… mais qu’est-ce que le tour du monde puisque l’horizon est éternel ? Le tour du monde va plus loin que le bout du monde, aussi loin que la vie, plus loin encore peut-être. Quand on entrevoit ça, on a un peu le vertige, on a un peu peur. Et en même temps ce qu’on entrevoit là est tellement…
Tellement quoi ? Je ne sais pas. Plus loin que le bout du monde…
Le coup de vent est passé au sud, assez loin d’après la houle qu’il a envoyé ici. Et dans notre secteur, la brise reste douce ou modérée, force 4 à 5. Nous longeons toujours le 40° parallèle en direction de l’orient. Le soleil se lève devant l’étrave et se couche dans son sillage, comme avant. La lune a bien grandi.
Rien n’a changé… L’espace et le temps n’existent absolument plus, comme une sorte de satellisation, avec l’horizon qui est toujours là, éternel.
Je ne sais pas encore si j’essayerai de me faire signaler en approchant Bonne-Espérance, ou si je prendrai la sage route du sud, au large de tout. »
Extrait par DBo. du livre de :
Bernard Moitessier - La longue route - Éditions Arthaud (J’ai Lu)
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