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Ao largo dos Açores - 2013 - foto de Fernando Costa
« Après avoir vogué pendant des jours et des nuits, j’ai compris que l’Occident n’a pas de limites mais qu’il continue à se déplacer avec nous, et que nous pouvons chercher à l’atteindre aussi longtemps que nous voulons sans jamais y parvenir. Il en est de même de cette mer inconnue qui s’étend au-delà des Colonnes d’Hercule, sans fin et toujours égale, de laquelle émergent, comme l’épine dorsale d’un colosse disparu, de petites crêtes d’îles, nœuds de roche perdus dans le
bleu.
Vue de la mer, la première île que l’on rencontre est une étendue de verdure ; au milieu, on peut voir des fruits brillants comme des pierres précieuses, avec lesquels parfois se confondent d’étranges oiseaux aux plumes pourpres. Les côtes sont inaccessibles, faites d’une roche noire habitée par des faucons de mer qui pleurent quand tombe la nuit et qui volettent, inquiets, comme accablés d’une sombre peine. Les pluies sont abondantes et le soleil impitoyable : et à cause de ce climat et de la terre noire et riche, les arbres sont très hauts, les bois luxuriants et les fleurs abondantes : ce sont de grandes fleurs bleues et roses, charnues comme des fruits, que je n’ai jamais vues nulle part ailleurs. Les autres îles sont plus rocheuses mais tout aussi riches en fleurs et en fruits ; et c’est des bois que les habitants tirent la majeure partie de leur subsistance, le reste venant de la mer, dont les eaux sont tièdes et poissonneuses. »
Extrait par DBo. du livre de :
Antonio Tabucchi - Femme de Porto Pim et autres histoires - Éditions Christian Bourgois
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