Edouard John Trelawney - Mémoires d’un gentilhomme corsaire - Vendée Globe 2016/17 - Um livro por dia 30

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Globo de Fogo - 2013 - foto de Fernando Costa

  « Le bleu du ciel et de la mer changèrent d’aspect ; des masses de nues commencèrent à s’élever et à confondre leurs groupes rembrunis, jusqu’à ce qu’un voile sombre couvrît tout l’horizon. Nous serrâmes nos petites voiles et prîmes des doubles ris aux huniers. Des vents légers poussaient les vagues de tous les points du compas, à la pâle lueur des éclairs et au bruit des tonnerres qui grondaient sourdement. Enfin, la pluie tomba par torrents ; le bouillonnement de la mer, causé par les tourbillons de vent, suivit la tempête dans son
passage, et une brise légère emporta les nues qui se résolurent en eau. Nous avions cru que la bourrasque serait plus violente.

(…) Après quelques jours de calme, nous observâmes les signes d’un prochain changement de temps. Une tranquillité effrayante régnait dans l’atmosphère, qui était surchargée d’une humidité lourde. Les étoiles paraissaient avant le temps de leur lever ordinaire, mais ternes et mourantes.
En levant les yeux vers le ciel, j’aperçus un soir un globe de feu, que je pris pour une étoile filante : il descendit perpendiculairement au-dessus de nous et tomba dans la mer avec un bruit semblable à celui d’un boulet rouge qui se serait plongé dans les eaux. A l’instant même les cieux parurent se rompre avec un craquement affreux ; notre vaisseau fut ébranlé comme s’il eût frappé contre des rochers ; la pluie, le vent, le tonnerre et la foudre, tout éclata sur nos têtes tandis que la mer s’élevait jusqu’aux nues en montagnes noires et rugissantes. L’orage vint se briser contre l’arrière du schooner – cela fut notre salut – et nous entraîna avec une force irrésistible. Le premier choc passé, l’équipage se remit bientôt de sa frayeur, et nous nous laissâmes emporter par le grain vers le nord-est. Lorsque la fureur de la tempête fut calmée, nous hissâmes les voiles de bourrasque pour nous trouver en mesure de gouverner notre route. »

Extrait par DBo. du livre de :

Edouard John Trelawney - Mémoires d’un gentilhomme corsaire - Éditions Phébus

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