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domingo, 8 de julho de 2018

Sir Ernest Shackleton - L’Odyssée de l’Endurance - Vendée Globe 2016/17 - Um livro por dia 31



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Tempestade - 2012 - Cabo Frio - foto de Fernando Costa


  « Les ris doublés dans la grand-voile, nous attendîmes donc que la tempête cesse. Dans l’après-midi, des épaves passèrent près de nous, restes probables de quelque infortuné bâtiment sombré dans l’une de ces terribles tourmentes qui sévissent au sud du cap Horn. Le cinquième jour, les conditions atmosphériques ne changèrent pas : la tempête devint même si violente qu’il nous fallut amener la grand-voile et hisser le
petit foc. Le bateau était assez haut pour subir l’assaut du vent, aussi jetâmes-nous une ancre de large pour maintenir le James Caird debout à la lame. Cette ancre consistait en un sac de toile triangulaire attaché au bout du câblot. Les crêtes des vagues se frisaient droit au-dessus de nous et nous embarquions beaucoup d’eau, ce qui nécessitait un incessant pompage. Nous voyions les immenses vagues se creuser comme des cavernes avant de s’écrouler. Un bon millier de fois, il sembla que le James Caird allait être englouti ; mais il résista. La tempête avait dû naître au-dessus du continent antarctique, et son haleine glacée abaissait la température fort loin au-dessous de zéro. L’écume, en gelant, recouvrait notre petit bâtiment d’une lourde cotte de maille. Cette accumulation de glace, réduisant l’élasticité du bateau, augmentait le péril, mais, avantage inappréciable, l’eau cessait de s’infiltrer à travers la toile et l’écume ne tombait qu’à peine par l’écoutille. Il ne fallait pourtant pas laisser le poids de la glace s’accumuler : à tour de rôle, nous rampions sur le pont afin de briser cette carapace en nous aidant de tous les instruments possibles. Le matin du sixième jour, quand la lumière parut, nous vîmes et sentîmes que le James Caird ne rebondissait plus : il ne s’élevait plus sur les vagues. Le poids de la glace formée pendant la nuit avait métamorphosé notre bateau en une lourde bûche.

(…) Tandis que le James Caird roulait lourdement, nous battions les toiles gelées pour enlever le plus gros de la glace. Enfin, les voiles établies non sans peine, notre canot reprit le vent et nous respirâmes plus librement. La gelée nous faisait toujours souffrir : de larges ampoules se formaient sur nos doigts. Je porterai toujours sur la main gauche la marque d’une de ces morsures du froid, qui s’enflamma mauvaisement après avoir éclaté.

Le reste du jour, le bateau se maintint tant bien que mal dans le vent, sous le ciel sombre et menaçant, inlassablement balloté par les grandes vagues. Chaque soulèvement de la mer était un ennemi qu’il fallait surveiller et circonvenir ; aussi nos pensées se concentraient-elles toutes sur les nécessités du moment. Nous dégustions nos petits repas, soignions nos blessures… tout en espérant un lendemain meilleur. La nuit tomba tôt, et pendant les longues heures de l’obscurité, nous reprîmes courage en constatant un changement de temps. Le vent tombait, les rafales de neige se faisaient moins fréquentes, la mer s’apaisait. Quand l’aurore du septième jour parut, le vent était redevenu presque modéré : les ris furent largués et, une fois de plus, la barre mise sur l’île de Géorgie. »

Extrait par DBo. du livre de :

Sir Ernest Shackleton - L’Odyssée de l’Endurance - Éditions Phébus


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