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domingo, 6 de maio de 2018

Olivier Pétré-Grenouilleau - Moi, Joseph Mosneron, armateur négrier nantais (1748-1833) - Vendée Globe 2016/17 - Um livro por dia 24


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Tempest


  « Dès le lendemain 10 août (1768), nous éprouvâmes un vent très violent qui nous contraignit de serrer toutes nos voiles, même la misaine, et de mettre en cape sous la pouillousse et le petit foc. Les apparences dans le temps étaient effrayantes. La nuit fut d’une obscurité profonde qui n’était interrompue que par les éclairs redoutés, qui inondaient par instants notre vaisseau d’un torrent de lumière pour le rejeter ensuite dans les ténèbres les plus
épaisses. Plusieurs orages grondant à la fois sur nos têtes nous menaçaient à chaque moment de venir fondre en éclats sur nous. La mer était en furie et roulait ses flots écumants et majestueux avec impétuosité sur notre frêle machine. L’obscurité profonde où nous étions plongés ne nous permettait pas de nous voir et le mugissement des vents et des eaux s’opposait à ce que nous pussions nous entendre. Nous étions saisis d’horreur et de consternation sans pour cela être découragés. L’homme peu habitué aux horribles développements de la tempête aurait craint à chaque minute d’être englouti dans les vastes abîmes de l’océan.

Mais les flots en courroux n’étaient pas ce qui nous agitait le plus. Les effets du tonnerre faisaient sur nos sens une impression bien plus vive parce que les résultats en sont infiniment plus dangereux en mer que partout ailleurs en ce que le vaisseau, par ses grandes et continuelles oscillations, agite l’air et fend la nue, et donne passage au fluide électrique. Outre cela, l’extrémité de nos mâts étant surmontée d’un fer de girouette, elle formait le conducteur électrique le plus puissant pour attirer la foudre et nous nous trouvions par là le seul objet et le point de contact dans l’étendue de notre horizon qui pût la fixer.

(…) Les tempêtes sous les tropiques ont peut-être plus de violence que dans les climats hyperboréens, mais n’ont pas la même ténacité. Aussi, après moins de deux jours de travaux et d’anxiété, vîmes-nous renaître le calme et le retour à nos loisirs ordinaires. Il en est ainsi des flots en courroux qui s’apaisent peu après que l’ouragan est passé.

(…) Nous éprouvâmes quelques variétés dans la direction du vent qui cependant eut plus de tenue et souffla plus violemment de la partie de l’est-nord est. Quoique les jours suivants nous ne fussions pas entièrement quittes des suites de cette tempête, cependant la mer s’apaisa beaucoup et les vents devinrent assez maniables pour nous permettre d’établir nos basses voiles ainsi que nos huniers.

Il n’est pas d’homme moins soucieux et plus confiant que le marin. À peine est-il sorti du danger qu’il ne se resouvient plus des risques qu’il a couru. Le passé est pour lui un songe, il cherche à jouir du présent, sans s’inquiéter de l’avenir. Aussi vit-on renaître parmi l’équipage le même épanouissement et la même gaieté, comme si rien ne fut arrivé. Cet oubli des maux est nécessaire à l’état de marin, sans quoi il serait continuellement agité des peines et des dangers qu’il pourrait éprouver et cela lui donnerait du dégoût pour entreprendre de se livrer de nouveau à un élément impétueux que perfide. » LINK


Extrait par DBo. du livre de :

Olivier Pétré-Grenouilleau - Moi, Joseph Mosneron, armateur négrier nantais (1748-1833) - Éditions Apogée

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