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segunda-feira, 9 de fevereiro de 2015

Augustin - Jusqu’à la MER - 30 "combinations" - quando os maiores filósofos do mundo falam de MAR (em francês) - 9



Oceano Atlântico - 2013 - foto de Fernando Costa



Mais pourquoi sortir d’ici et aller là ? Vous le saviez, mon Dieu, sans m’en instruire, sans en instruire ma mère, a qui mon départ déchira l’âme, et qui me suivit jusqu’à la MER. Elle s’attachait à moi avec force, pour me retenir ou pour me suivre ; et je la trompai, ne témoignant d’autre dessein que celui d’accompagner un ami prêt à
faire voile au premier vent favorable. Et je mentis à ma mère, et à quelle mère ! et je pris la fuite.

 Vous m’avez pardonné dans votre miséricorde ; vil, et souillé, vous m’avez préservé des eaux de la MER, pour m’amener à l’eau de votre grâce, qui, en me purifiant, devait sécher ces torrents de larmes dont ma mère marquait chaque jour la place des prières qu’elle versait pour moi. 

Et comme elle refusait de s’en retourner sans moi, je lui persuadai, non sans peine, de passer la nuit dans un monument dédié à saint Cyprien, non loin du vaisseau. Cette même nuit, je partis à la dérobée, et elle demeura à prier et à pleurer, Et que vous demandait-elle, mon Dieu, avec tant de larmes ? de ne pas permettre mon voyage. Mais vous, dans la hauteur de vos conseils, touchant au ressort le plus vif de ses désirs, vous n’avez tenu compte de sa prière d’un jour, pour faire de moi selon sa prière de chaque jour.

Le vent souffla ; il emplit nos voiles, et déroba le rivage à nos regards. Elle vint le matin au bord de la MER, folle de douleur, remplissant de ses plaintes et de ses cris votre oreille inexorable à ce désespoir ; et vous m’entraîniez par la main de mes passions, où je devais en finir avec elles ; et votre justice meurtrissait du fouet de la douleur sa charnelle tendresse.

 Elle aimait ma présence auprès d’elle, comme une mère, et plus que beaucoup de mères ; et elle ne savait pas tout ce que vous lui apprêtiez de joies par cette absence. Elle ne le savait pas. Et de là, ces pleurs, ces sanglots, ces angoisses qui accusaient un reste de l’hérédité coupable d’Eve ; elle cherchait en pleurant ce qu’elle avait enfanté dans les pleurs. 

Mais après s’être répandue en plaintes sur ma fraude et ma cruauté, elle se remit à vous prier pour moi, rentra dans son intérieur, tandis que je voguais vers Rome.

Augustin

CONFESSIONS


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